concept financier défiscatisation sans investissement

Comment défiscaliser sans investir ? Les conseils des experts

Sommaire

Il existe de nombreuses méthodes pour réduire le montant des impôts, voire pour en être exonéré. Lorsque l’on est néophyte, on croit souvent que pour défiscaliser, il faut investir. Et investir dans la pierre et le foncier. Cependant, défiscaliser n’est pas uniquement réservé aux experts, ni aux personnes ayant des revenus très élevés.

Il existe bien d’autres méthodes de défiscalisation qui n’impliquent pas nécessairement d’apports financiers conséquents en amont. Vous souhaitez épargner pour votre retraite et optimiser votre imposition ? Vous recherchez des solutions pour payer moins d’impôts en soutenant des entreprises et des associations qui vous intéressent ? Voici comment défiscaliser sans investir.

Défiscaliser : qu’est-ce que c’est ?

La défiscalisation englobe les différentes méthodes légales permettant de réduire, voire de supprimer, l’impôt auquel on est soumis suivant le montant de ses revenus. Il n’est pas nécessaire d’être soumis à l’IFI  pour s’intéresser aux moyens de faire des économies sur les impôts dus à l’État.

En effet, à partir du moment où l’on perçoit des revenus, qu’ils proviennent d’une activité professionnelle ou d’une rente, on est amené à payer des impôts selon leur montant. Il est possible de soustraire à l’impôt une partie de ces revenus en les défiscalisant.

Comment réduire ses impôts ? grâce à l’investissement immobilier 

Pour obtenir une baisse de ses impôts, il existe plusieurs solutions. La plus courante concerne l’immobilier et l’investissement dans la pierre. En effet, plusieurs lois, comme la loi Pinel ou la loi Denormandie par exemple (entre autres : Malraux, Monuments Historiques,LMNP,  Deficit Foncier…) visent à encourager les particuliers à se lancer dans l’immobilier locatif.

Ces dispositifs donnent accès aux investisseurs à des réductions fiscales plafonnées. Sous conditions, les travaux de rénovation peuvent être éligibles à des aides. Et permettre aux propriétaires de profiter d’avantages financiers intéressants.

Défiscaliser quand on n’est pas propriétaire-bailleur

On peut bénéficier de réductions d’impôts très intéressantes en réalisant des travaux de rénovation chez soi. En effet, l’État a mis en place un panel de dispositifs de défiscalisation pour encourager les particuliers à engager des travaux afin de limiter l’impact environnemental de leur logement principal.

Par exemple, le CITE est un Crédit d’impôt pour la transition énergétique. Il concerne les travaux réalisés avant le 1er janvier 2021. Depuis cette date, c’est le dispositif MaPrimeRénov qui prend le relais. Ainsi, lorsqu’un propriétaire souhaite réduire l’empreinte énergétique de son logement principal et réaliser des économies d’énergie, il peut profiter de ces dispositifs. Le crédit d’impôt est plafonné suivant les revenus fiscaux du foyer.

Défiscalisation : comment placer son argent sans investir dans l’immobilier ?

Investir dans l’immobilier implique un apport de départ important. Beaucoup peuvent craindre de ne pas avoir accès à des réductions d’impôts sans devoir, au départ, apporter une grosse somme. Ce n’est pas le cas. Il est tout à fait possible de réaliser des placements de façon à bénéficier d’avantages fiscaux.

Fonds de placement : parlez-en à votre conseiller gestion de patrimoine !

Si vous n’êtes pas familier avec les FIP ou les FCPI, n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec un expert pour vous rassurer. Ces dispositifs de placement sont parfaitement accessibles sans nécessiter un apport de départ conséquent. 

Les FCPI (Fonds communs de placement pour l’innovation) donnent accès à 18 % (actuellement 25 % jusqu’au 31 décembre 2022) de réduction d’impôts sur l’année d’imposition durant laquelle le placement a été effectué, dans les limites d’un plafond fixe suivant que vous êtes seul ou en couple. Ces fonds permettent de soutenir les PME innovantes, depuis leur création en 1997.

Ces entreprises ne sont pas cotées et ces placements sont « à risque ». En effet, 70 % des fonds investis vont directement aux entreprises qui font partie du dispositif. Leur caractère innovant fait partie du risque lié à leur soutien. Vous devez conserver les parts pendant 5 ans.

Les FIP sont des Fonds d’investissement de proximité. Ils ont également pour but d’encourager les investisseurs à soutenir les PME. Pour obtenir cette appellation, le fonds doit être composé d’au moins 70 % de PME locales. En effet, en plus de ne pas être cotées, ces entreprises doivent se situer dans une limite géographique prédéfinie à quelques régions limitrophes du lieu de domiciliation de l’investisseur.

Si vous choisissez d’acquérir des parts auprès d’un FIP, vous devrez les conserver au minimum pour une durée de 5 ans, afin de bénéficier des avantages fiscaux. Vous avez droit à 25 % de réduction d’impôts depuis 2021. Les avantages fiscaux varient selon la localisation du FIP, en métropole, Corse ou dans l’Outre-mer.

PEA et assurance vie, deux solutions de défiscalisation avantageuses

Le PEA

Le PEA est le premier pas pour qui veut se lancer en Bourse, tout en profitant d’une exonération fiscale dès la 5e année d’investissement. Le Plan d’épargne en actions existe sous trois formes, dont le plafond  est fixé à 150 000 euros ou 225 000 euros pour un PEA PME.

La loi impose de ne posséder qu’un seul PEA par personne. Cependant, le cumul d’un PEA classique bancaire ou assurance et d’un PEA-PME est autorisé. Il est également autorisé pour un foyer d’avoir plusieurs PEA. Parlez du PEA jeune à votre conseiller gestion, si vous souhaitez en ouvrir un pour votre enfant majeur à charge. Celui-ci sera plafonné à 20 000 euros.

L’assurance-vie

L’assurance-vie est le contrat préféré pour les Français qui décident de ne pas investir dans l’immobilier. Grâce à ce placement, vous pouvez transmettre votre patrimoine en bénéficiant d’une fiscalité réduite. Il s’agit d’une solution d’épargne qui protège les bénéficiaires du patrimoine. Les conditions d’épargne sont flexibles, tant que vous respectez les termes du contrat en ce qui concerne le minimum requis pour les versements. 

En plus d’être particulièrement avantageuse pour protéger les enfants ou autres bénéficiaires en cas de décès, l’assurance-vie permet également les retraits à n’importe quel moment, tout au long du contrat, contrairement aux autres placements susmentionnés. Elle est un outil de défiscalisation remarquable, tant que vous n’effectuez pas de retrait durant les 8 premières années de votre contrat.

Si vous effectuez des rachats dans cette période, les gains ou produits d’intérêt sont soumis à l’imposition. A la fin de cette période, vous pourrez obtenir jusqu’à 4600 euros de réduction d’impôts.

Par exemple, même après 8 ans de détention il y a une fiscalité spécifique, amoindrie certes, car il y a un abattement de 4600 ou 9200/an ( suivant que vous êtes célibataire ou en couple). Cependant, après cela, il y a une autre fiscalité, dont le schéma est différent suivant le modèle choisi. 

La fiscalité des versements effectués après le 27 septembre 2017

La loi de finance pour 2018 a modifié les règles en matière de fiscalisation des rachats en assurance vie pour les versements effectués à compter de fin septembre 2017. Exit le PFL, l’alternative à l’intégration des gains dans vos revenus en cas de retrait est désormais le PFU, ou Prélèvement forfaitaire unique.

                                               Part des versements < 150 000 €       Part des versements > 150 000 €

Contrat < 4 ans                               IR ou PFU * 12,8 %                                           IR ou PFU * 12,8 %

Contrat entre 4 et 8 ans                 IR ou PFU * 12,8 %                                           IR ou PFU * 12,8 %

Contrat > 8 ans                               Après abattement                                                    Après abattement

                                                           IR ou PFU * 7,5 %                                           IR ou PFU * 12,8 %

Fiscalité des rachats en assurance vie pour les versements après le 27 septembre 2017

vue laterale d'homme travaillant sur son rapport financierLe PFU est au total de 30 % (sauf après 8 ans pour les versements de moins de 150 000 €), car il se compose non seulement de la taxation à 12,8 %, mais aussi des prélèvements sociaux établis à 17,20%.

Si votre assurance vie a plus de 8 ans, vous bénéficiez toujours de l’abattement de 4 600 € par an sur vos intérêts et plus-values (9200 € pour un couple). En revanche, seuls les gains correspondants aux 150 000 « premiers » euros seront taxés à 7,5 %. Ceux générés par les versements au-delà de ce montant seront imposés à 12,8 % (en plus des prélèvements sociaux). Ce seuil de 150 000 € est porté à 300 000 € pour une assurance vie en coadhésion.

Le PFU n’est pas libératoire (libre de l’impôt). Si vous optez pour cette solution, l’assureur retiendra les 12,8 % lors du rachat, mais vous devrez intégrer vos gains dans votre déclaration fiscale. Cela fera l’objet d’une régularisation par la suite.

Dons à une association : réduction d’impôt dans l’intérêt général

Sachez que tout don que vous versez à une association reconnue d’utilité publique et à but non lucratif relevant de la loi de 1901 vous donne accès à un avantage fiscal. En effet, vous bénéficiez d’une réduction d’impôt d’un taux correspondant à la tranche dans laquelle se situe le montant de votre don. Tant que vos dons ne dépassent pas 20 % de votre revenu imposable, ils vous donnent droit à un avantage fiscal. 

Les associations d’intérêt général, mais aussi les partis politiques, vous permettent d’accéder à une déduction fiscale d’au moins 66 % du montant de vos dons dans la limite d’un plafond égal à 20% du revenu imposable. Il existe cependant un plafond concernant les dons pour le financement d’un candidat en campagne politique et pour les dons à un parti.

Pour une association d’aide aux personnes en difficulté, par exemple, si vous donnez au maximum 547 euros au cours d’une même année, vous bénéficierez d’une réduction de 75 % du montant de votre don. Celui-ci vous reviendra donc à seulement 410 euros.

S’il ne s’agit pas à proprement parler d’investir financièrement ou de faire un placement financier lorsque l’on fait un don à une association, ce dispositif de défiscalisation a un impact motivant sur les donateurs. La déduction fiscale à laquelle on a droit aide à l’implication du contribuable.

Quels que soient ses moyens, il est encouragé à soutenir divers dispositifs pouvant apporter des solutions à des problèmes sociétaux. N’oubliez pas que vous récupérez une partie de la somme que vous versez à une association, grâce à la réduction fiscale. En plus de placer cet argent dans un projet qui vous tient à cœur. Vous pouvez par la suite choisir d’épargner la somme que vous avez récupérée, par exemple. Pourquoi pas sur votre PEA ou votre assurance-vie ? 

De nombreuses personnes à la retraite font le choix de donner à une association auprès de laquelle ils sont engagés. Il peut s’agir d’une association de protection de l’environnement ou visant à améliorer la prise en charge de leurs enfants, par exemple. Ils peuvent ainsi bénéficier de ses actions ou y prendre part, tout en bénéficiant du fruit de leur engagement au niveau fiscal.

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